Madagascar a toujours été confronté à un exode des cerveaux, en particulier des jeunes diplômés qui partent chercher une meilleure vie à l'étranger. Cette situation s'aggrave encore davantage en raison de la crise économique et politique qui sévit actuellement dans le pays. Cependant, on remarque une différence significative entre les jeunes malgaches qui partent étudier à l'étranger et les enfants de "karana" qui reviennent après leurs études. Dans cet article, nous allons examiner les raisons de ce phénomène.
Pourquoi les étudiants malgaches à l'étranger ne reviennent pas ?
Le manque de perspectives d'emploi est l'une des principales raisons pour lesquelles les étudiants malgaches à l'étranger ne veulent pas rentrer chez eux. Selon une enquête réalisée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 2019, le taux de chômage à Madagascar est de 2,3%, mais ce chiffre cache en réalité un sous-emploi massif, notamment chez les jeunes diplômés. Le manque d'opportunités professionnelles et l'absence d'un système de soutien adéquat pour les jeunes entrepreneurs découragent les étudiants de retourner dans leur pays d'origine.
Par ailleurs, la situation politique instable et la corruption généralisée dans le pays sont également des facteurs qui découragent les jeunes diplômés à rentrer chez eux. Les crises politiques répétées ont affecté la stabilité économique du pays et ont créé un climat d'incertitude qui n'encourage pas les investissements. En outre, la corruption généralisée rend difficile pour les jeunes diplômés de réussir dans un environnement professionnel sain.
Enfin, les conditions de vie difficiles dans le pays sont également un facteur qui décourage les étudiants à rentrer. Madagascar est l'un des pays les plus pauvres du monde, avec un PIB par habitant inférieur à 1 000 dollars par an. Les services de base tels que l'eau potable, l'électricité et les soins de santé sont limités et de qualité médiocre. De plus, l'insécurité est également un problème majeur dans certaines régions du pays.
Pourquoi les enfants de "karana" reviennent toujours à Madagascar ?
Contrairement aux étudiants malgaches à l'étranger, les enfants de "karana" reviennent souvent à Madagascar après leurs études, en particulier dans le domaine du commerce. Les raisons de leur retour sont multiples. Tout d'abord, les enfants de "karana" bénéficient souvent d'un réseau familial et professionnel solide à Madagascar, qui leur offre des opportunités d'emploi et de développement de carrière. De plus, la communauté indo-pakistanaise est bien intégrée dans l'économie et la vie sociale du pays, ce qui facilite leur retour.
En outre, les enfants de "karana" sont souvent bien informés sur la situation économique et politique du pays, ce qui leur permet de prendre des décisions éclairées quant à leur retour. Ils sont également conscients de la situation de leur communauté et cherchent souvent à contribuer à son développement en créant des entreprises et en investissant dans des projets locaux. Enfin, contrairement aux étudiants malgaches à l'étranger, les enfants de "karana" ont souvent une identité culturelle forte qui les lie à Madagascar, ce qui peut renforcer leur désir de retourner dans leur pays d'origine.
Conclusion:
En somme, le manque de perspectives d'emploi, la situation politique instable, la corruption et les conditions de vie difficiles sont autant de facteurs qui découragent les étudiants malgaches à l'étranger de revenir dans leur pays d'origine. En revanche, les enfants de "karana" qui reviennent souvent à Madagascar après leurs études, bénéficient de réseaux solides et d'une identité culturelle forte, ce qui facilite leur intégration dans le pays. Pour encourager le retour des jeunes diplômés malgaches, il est essentiel de travailler sur ces différents facteurs, en créant des opportunités d'emploi, en luttant contre la corruption et en améliorant les conditions de vie dans le pays. Les efforts pour renforcer la stabilité politique et encourager l'investissement sont également nécessaires pour permettre aux jeunes diplômés de contribuer à la croissance économique du pays.