À Madagascar, les abus sexuels sur les enfants sont "répandus et tolérés" dans les hauts lieux touristiques, ont déclaré jeudi des experts des droits de l'homme nommés par l'ONU.
Dans un appel aux autorités pour qu'elles prennent des mesures pour protéger les jeunes de la prostitution des enfants et d'autres violations, le Comité des droits de l'enfant des Nations Unies a appris que la majorité des enfants qui avaient des relations sexuelles contre de l'argent le faisaient pour survivre.
Booster la prévention
Pour lutter contre cela, le panel basé à Genève a exhorté le gouvernement malgache à renforcer les accords multilatéraux, régionaux et bilatéraux, afin de prévenir le tourisme sexuel.
Ses recommandations faisaient suite à un examen programmé des droits de la nation insulaire de l'océan Indien, qui s'est engagée en 2004 à éradiquer toutes les formes de violence contre les enfants, y compris les abus et l'exploitation sexuels.
Vulnérabilités
Lors d'échanges avec les autorités malgaches et la société civile à Genève, le panel de l'ONU a relevé l'extrême vulnérabilité des communautés touchées par la sécheresse récurrente et les pénuries chroniques d'eau et de nourriture, notamment dans les régions du sud.
Lié à cela, les taux de malnutrition aiguë chez les enfants se sont aggravés "de manière exponentielle" à Madagascar, a déclaré le groupe indépendant nommé par l'ONU, qui supervise la manière dont les États membres mettent en œuvre la Convention relative aux droits de l'enfant.
La prostitution « banalisée »
Dans sa soumission au panel, le groupe de la société civile ECPAT International, a expliqué que la prostitution des enfants "est devenue banalisée à Madagascar et est pratiquée ouvertement dans les bars, les discothèques, les salons de massage et les établissements hôteliers".
ECPAT International a ajouté que la pauvreté était le principal moteur de cette pratique et que certaines familles poussaient même leurs enfants dans le vice, la majorité étant des filles, bien que la prostitution des garçons ait augmenté ces dernières années.
Il a déclaré que si plus de 250 000 touristes ont visité Madagascar selon les dernières données de 2017, la majorité des agresseurs étaient des citoyens de la nation insulaire, les zones les plus touchées étant la capitale et les villes côtières.
Source : news.un.org