Bien souvent négligée à Madagascar, la dépression est une maladie reconnue. Ayant déjà souffert de ce trouble, Paris a bien voulu accepter de partager son histoire avec nous. Son épisode dépressif remonte maintenant à quelques années.
Une brève présentation de notre invitée
Paris est le nom de scène que porte RAMPARISON
Narindra, celle qui a repris la chanson « Mila anao » de l’auteur Donat
RASAMIMANANA. Elle a également été rendue célèbre par ses covers ainsi que ses
featurings avec d’autres artistes, dont Ariane dans la chanson intitulée « Tokantrano
soa ». À côté de son profil de chanteuse, Paris est aussi la mère de deux merveilleuses
petites filles. Elle est aujourd’hui âgée de 27 ans.
La jeune maman est très présente sur les réseaux
sociaux à travers sa page Facebook Paris — Malagasy. Elle est suivie par des dizaines
de milliers d’abonnés qui la connaissent aussi pour ses combos d’aliments assez
inhabituels. D’ailleurs, les contenus amusants qu’elle partage régulièrement suscitent
très souvent le sourire au visage de ses followers. Mais avant d’avoir retrouvé
ce ton joyeux qu’elle utilise pour communiquer avec sa communauté, la jeune
femme connut une époque où elle a sombré dans la dépression.
La dépression, comment l’a-t-elle vécue ?
En quelques mots, cela a été un long parcours
pour la jeune femme. Alors que chez certains, la période de dépression dure
seulement quelques semaines, Paris a dû endurer cette phase au cours de plusieurs
années.
« J’ai vécu des périodes de stress en 2014. Cela s’est
ensuite transformé en dépression en 2015 et s’est poursuivi jusqu’en 2017.
J’étais rétablie vers septembre 2017 et depuis, je vais très bien ».
Bien loin des tristesses passagères que l’on
ressent parfois au cours de la vie, un épisode dépressif se caractérise par différentes
manifestations, selon l’individu. Pour sa part, Paris a souffert de divers
symptômes :
« J’étais devenue extrêmement maigre et anxieuse.
Je ressentais constamment la peur de mourir. Je faisais des insomnies, j’avais des
palpitations, et j’étais atteinte par la dystonie. En même temps, je souffrais
d’autres maladies, dont le calcul rénal, la fièvre typhoïde et l’anémie. »
a-t-elle indiqué.
En ce qui concerne les conséquences, la
dépression ne manque, malheureusement, pas de bouleverser une vie. Elle peut
être destructive au point d’être fatale. La chanteuse nous a confié avoir été
détruite, physiquement, mentalement et spirituellement. Elle a même dû arrêter
ses études à cause de ses maladies.
![]() |
Paris de 2014 à 2020 |
Comment s’est-elle relevée ?
À l’époque, la jeune femme devait suivre
différents traitements. Elle se déplaçait ainsi à Antsirabe et était
hospitalisée. La présence de ses proches, notamment de ses parents, son frère, son oncle et sa tante, l’a aussi permis de traverser cette dure épreuve.
Mais par-dessus les traitements médicaux qu’il a fallu,
notre invitée a insisté sur deux points qui l’ont énormément aidée :
la prière et le fait de s’être débarrassée des facteurs déclencheurs de ses stress
et de sa dépression. « Je n’y serai pas arrivée sans ça », a-t-elle mentionné,
puis elle a poursuivi :
« Il se pourrait
que j’aie oublié de vous citer certaines des étapes de guérison par lesquelles
j’étais passée, mais les plus importantes ont été de m’être défaite de ces
facteurs déclencheurs et d’avoir appris à m’aimer. »
Des conseils à partager
En s’adressant aux personnes atteintes de la dépression,
Paris accentue l’importance d’apprendre à s’aimer soi-même, de savoir apprécier
ses valeurs et de se rappeler que son existence a un sens. Selon elle, presque
tous les dépressifs ressentent une certaine forme de dégoût de soi. Elle
insiste également sur l’importance de la prière si la personne atteinte de la
maladie est croyante.
D’après elle, il faut aussi avoir des activités ainsi
qu’une vie sociale. Un individu en dépression a besoin d’être entouré et donc
de s’ouvrir à ses proches, car il est difficile de s’en sortir tout seul.
« Je ne saurai pas résumer ici tout ce qu’il faut
faire, mais je suis ouverte à toutes les personnes ressentant le besoin de se
confier à quelqu’un », précise-t-elle.
Durant l’interview, Paris a également émis
quelques conseils adressés aux personnes ayant un proche en dépression. La
communication et la présence sont, pour elle, les clés principales pour aider. Il
faut se montrer à l’écoute, faire preuve de compréhension en identifiant les
sources du problème, et essayer de trouver les solutions adéquates. Parfois,
les proches sont ceux qui doivent insister pour que l’individu en dépression
aille voir un psychologue.
À un passage de son discours, Paris a accordé le
fait que certains ne puissent pas encore comprendre le phénomène de la
dépression. Cela dit, cela ne doit pas empêcher d’agir face aux signaux d’alerte
qu’envoie une personne dépressive, car ces signes ne passent pas forcément
inaperçus d’après elle.
Un dernier message de la part de Paris
Voici le message que Paris veut faire passer à
toutes les personnes atteintes de la dépression :
« Rappelle-toi toujours de tes valeurs et n’oublie jamais de t’aimer. Détache-toi de toutes les choses qui t’ont détruit. Les gens peuvent t’écouter et te porter conseil, mais tu es la seule personne qui peut te permettre réellement de vaincre la dépression. Fais ce qui te rend plaisir. Moi, personnellement, pour déstresser, je passe mon temps sur Facebook et je mange mes mélanges de nourritures ! ».