2 600 classes détruites par le cyclone Batsirai à Madagascar



Sur la Grande Ile, les écoles ont payé un lourd tribut aux calamités successives. 134 000 élèves n'ont toujours pas pu retourner à l'école à cause des dégâts sur les infrastructures scolaires, mais aussi parce que les salles servent de logement. Il s'agit notamment d'étudiants vivant dans les zones les plus touchées par le cyclone, comme Mananjary.

L’École primaire publique (EPP) Manara-penitra (« aux normes » en malgache, NDLR) dans le quartier dévasté de Fangato, avait été inaugurée en octobre dernier par le président de la République. Une partie de son toit a été emportée par le cyclone, avant même que des élèves aient pu venir s’instruire sur ses bancs. Les salles qui n’ont pas trop subi de dégâts abritent aujourd’hui des familles sinistrées.

Bresesca a 10 ans. Avec ses frères et sa maman, elle est l’une des cinquante personnes accueillies dans cette salle depuis dix jours pour dormir sous un toit. « Pendant le cyclone, j’ai eu peur, mais je n’ai pas pleuré, confie-t-elle. Je m’occupais de réconforter mon petit frère qui avait encore plus peur que moi. Au milieu de la nuit, on a dû partir parce que notre maison était emportée par le vent. Ce qui me rend triste aujourd’hui, c’est de dormir, ici, sur le ciment. »

La promiscuité échauffe les esprits. Pendant l’interview, une dispute éclate entre des enfants ; leurs mères en viennent aux mains. Pour Elita, 14 ans, cette situation « est trop difficile à vivre », dit-elle. « J’aimerais bien retourner à l’école, pas pour dormir, mais pour apprendre. Mais mon école a été détruite. Ma maison aussi a été détruite. Aide-moi s’il te plait. Toutes mes fournitures d’école sont fichues. Mes cahiers ont été trempés, les pages se sont collées et se sont déchirées. Mon papa et ma maman, ils n’ont pas d’argent pour me racheter mes cahiers. Aide-moi, je t’en supplie. »

Sur l’île, 2 600 classes ont été totalement détruites et 2 000 ont été endommagées. L’UNICEF prévoit d’équiper 500 écoles en fournitures scolaires et d’appuyer une partie des écoles décoiffées dans les achats de tôles. À Mananjary, où 90% des constructions ont été endommagées, des militaires, des habitants et une trentaine de sapeurs-sauveteurs français ont commencé hier à déblayer trois des bâtiments scolaires de la ville en vue de les réhabiliter.

Depuis la rentrée de janvier à Madagascar, par mesure de précaution, les cours ont été suspendus, au total, plus de trois semaines. Le ministère de l’Éducation nationale vient d’autoriser les établissements scolaires à rattraper les heures de cours perdues durant les deux prochaines périodes de vacances.

Source : www.senenews.com

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